Les Langlois, c’est une espèce magique à part entière, faut se le dire. Une joyeuse famille louant un culte à leur propre nature, prônant la pureté du sang et la supériorité des sorciers. Même si maintenant, Ange n’est pas vraiment fière de voir son nom associée à eux, à une époque, elle le portait comme un étendard au-dessus de la foule aussi. Et naturellement, le père d’Ange est sûrement un des plus fêlés de ce joyeux groupe aux vagues impressions sectaires.
Après 15 ans de mariage avec sa femme et deux fils sorciers qu’il jugeait “incomplets”, il eut une brillante idée pour avoir une descendance magique à souhait. Après avoir discuté de son idée avec les hommes de sa famille qui formait une sorte de cour des sages patriarcale, ils se lancèrent dans une sympathique chasse à la vélane… Vous la voyez venir, celle-là ? Vous avez très bien compris, c’est comme ça qu’Ange est née, d’un bridage, une expérience menée par des hommes assoiffés de pouvoir qui voulait un être “complet”. Et personne ne semblait voir de problème de cette histoire apparemment, puisque Ange n’a jamais été considérée comme une enfant extra-conjugale, mais à plutôt été traitée avec grande attention, lui inculquant l’essence de leurs croyances. La seule d’un avis assez différent dans ce cercle était sa belle-mère qui n’était pas extrêmement enchantée de voir une hybride attirer toute la gloire de la famille alors qu’elle a deux fils légitimes de sang-pur.
C’est comme ça que Ange est née et a grandi dans un milieu assez particulier. Il n’était pas vraiment question de chaleur humaine dans ces murs, mais plutôt de former les “êtres supérieurs” de demain. Tous les après-midis, les enfants Langlois allaient chez leur grand-père qui leur parlait du monde magique, des grands sorciers et de leur merveilleuse idéologie : Grindelwald, Lord Voldemort, Herpo l’infâme et bien d’autres. Il leur parlait aussi de la magie noire, de ce que le vrai pouvoir représentait, de comment la faiblesse des sangs-de-bourbe et la compassion des sorciers affaiblis par leur sang impur nous empêchait d’exprimer nos vrais dons. Ces leçons étaient dispensées à ceux qui avaient montré des aptitudes en magie, ils ne voulaient pas risquer d’enseigner ce précieux savoir à d’inutiles Cracmols. Dans le cas d’Ange, puisqu’elle montra des capacités magiques jeunes, il fut décidé qu’elle les suivrait quand elle serait capable de contrôler ses dons, afin d’éviter qu’elle fasse exploser l’entièreté du salon du patriarche au premier non. Oui, Ange était une enfant capricieuse, colérique et parfois imprévisible. C’est donc seulement à 5 ans qu’elle entra dans ce cercle d’apprentis mages familial.
Ange grandit dans cet univers élitiste, ne voyant personne d’autre que les Langlois et leurs amis venant les visiter parfois. Elle se crée donc sa propre image du monde dépeint par les siens : des êtres faibles et asservis à des microbes pas même capables de monter sur un balais. Ce dont elle se souvient de cette époque aussi, c’est qu’elle était sûre de pouvoir reconnaître un sang-de-bourbe, parce que les siens lui disaient toujours que l’odeur de leur sang impur vous agressait les sinus. Elle se souvient aussi de cette grande tante qui venait parfois boire le thé, elle était un peu différente et assez excentrique avec ses longues capes colorées. Elle lui souriait parfois et elle sentait bon. Ange s’est désintéressée d’elle quand ses frères lui ont dit qu’elle était une bibliothécaire du monde magique, même si ses sourires restaient dans sa mémoire. Personne ne souriait comme ça, ici.
Naturellement, ses frères étaient plus âgés qu’elle et ont donc commencé à aller à l’extérieur avant elle pour suivre des cours dans une école de sorcellerie, Durmstrang. Toutes les semaines, un hibou arrivait à la maison avec une lettre de ses frères qui faisaient un compte rendu sur leur cours, leurs fréquentations, leurs notes de devoir, etc. Pendant les vacances, ils rentraient, toujours un peu plus musclés par les entraînements de combat qui faisaient la fierté de Durmstrang. Ange se demandait ce que c’était ces fameuses écoles, parce que ses frères ne lui disaient rien, quand elle leur posait des questions, ils lui disaient qu’elle saurait quand ce serait son tour, qu’ils ne pouvaient pas lui en parler. Mais qu’on leur apprenait la magie noire et que c’était comme on leur avait appris. Ces simples paroles donna un frisson d’appréhension et d’excitation à Ange qui attendait son entrée à l’école avec impatience.
En 1995, l’année de ses 8 ans, une partie de sa famille dont ses parents partent rendre visite à des amis en Angleterre qui partage leurs idées et qui veulent leur parler d’un projet pour avoir le monde qu’ils imaginent. Il est décidé que Ange restera en France à cause de son caractère colérique et instable qui risquerait de la faire remarquer. Elle est donc placée chez sa grande tante au joli sourire en attendant qu’ils reviennent… Enfin, c’est ce qui était prévu. Cette fameuse grande tante se révèle être contre l’idéologie de la famille et est térrorisée de voir ce que les Langlois ont fait à cette enfant. Elle tente de lui partager un peu de ses idées pacifistes en l’emmenant passer ce temps chez un couple d’amis dans le sud de la France formé d’un sang-pur et d’un né-moldu. L’expérience est catastrophique, Ange se révèle abjecte et même violente avec le sorcier né-moldu. Elle fait preuve de violence verbale et même physique avec lui, lui causant même quelques blessures en le poussant et le frappant. Sa grande-tante en vient rapidement à la conclusion que l’environnement d’Ange n’est pas seulement affreux, mais aussi dangereux pour Ange qui se transforme peu à peu en une créature assoiffée de sang impur. Elle fait donc appel au ministère de la magie français pour récupérer la garde de sa petite nièce. Cette plainte se suit donc d’une enquête pendant laquelle Ange est placée dans une famille d’accueil neutre. Lors de cette enquête, l’origine de la naissance d’Ange, mais également d’autres hybridage passés refont surface en plus de d’autres pratiques magiques questionnables. Ange est également entendu et en voyant l’état psychologique de l’enfant qui n’est que haine, la garde est retirée à ses parents et revient à sa grande tante. Il est décidé que, pour sa protection et pour lui permettre de se reconstruire, elle irait vivre chez le couple d'amis du sud de la France qu'elle a déjà rencontré.
Commence alors une rééducation progressive d’Ange avec ce couple qui devient ses nouvelles figures paternelles. Autant dire que les débuts n’ont pas été faciles. Elle n’était pas encore consciente que sa grande tante avait eu raison. A ses yeux, on l’avait arraché à son clan pour la placer avec des impurs, elle pensait qu’on essayait de la souiller, de lui arracher sa pureté. Elle a donc commencé par réfléchir à comment contacter les Langlois, sauf qu’elle s’est vite rendue compte qu’elle ne connaissait aucun moyen. Elle ne savait pas non plus où aller puisqu’elle était rarement sortie, elle ne connaissait pas vraiment le pays et n’aurait pas été capable de survivre seule. La seule solution qui s’est offerte à elle fut d’être si détestable qu’on finirait par la renvoyer. C’est donc ainsi que les tourmentes commencèrent dans cette petite maison du bord de mer. Elle cassait la moindre chose qui lui passait sous la main, mordait toute personne qui l’approchait. Elle s’en prenait encore et toujours au sorcier né-moldu du couple allant jusqu’à le pousser dans les escaliers. Elle partait parfois pendant des heures dans les forêts qui bordaient la côte et ne réapparaissaient parfois pas avant le lendemain matin, laissant les deux hommes morts d'inquiétude. Mais rien n’y faisait, ils ne voulaient pas la laisser et semblaient s’accrocher coûte que coûte à sa petite âme perdue. A chaque hurlement d’Ange, le couple s'approchait avec un geste bienveillant et rassurant. A chaque insulte, ils lui faisaient développer sa raison et argumentaient autour de la justesse de tels propos. Pas une seule fois ils n’ont levé la voix, pas une seule fois ils ne se sont plaints.
C’est par ces petits gestes simples mais précieux qu’Ange commença à s’adoucir au contact de ses nouveaux responsables et à s’ouvrir à leurs paroles.
Malgré tout, les mauvaises habitudes ont la vie dure et elle ne peut pas effacer ce qu'elle est aussi facilement. Elle veut aller à Durmstrang, c'est là que le destin la veut. Là où elle ne verra pas de sang-de-bourbe, où elle pourra développer son plein potentiel de mage noire. Bien sûr, si elle révèle ses réelles motivations, on ne la laissera jamais faire. Alors elle profite d'une visite de sa grande tante pour lui exposer une idée. Elle veut aller dans une école qui enseigne la magie noire pour pouvoir placer ses connaissances accumulées au service du bien, afin de lutter contre le suprémacisme du sang. A ce moment-là, ça fait plusieurs semaines qu'elle ne s'en prend plus à sa famille d'accueil pour pouvoir se montrer patte blanche. Elle prend grand soin de ne pas révéler le nom de Durmstrang pour ne pas montrer ses réelles intentions. C'est une longue discussion qui s'en suit, où sa grande tante lui dit qu'elle ne peut rien faire pour elle, malgré ses bonnes raisons. Aucune école n'enseigne la magie noire. Mais Ange sait qu'elle ment, ses frères lui ont dit que c'était enseigné. Par dépit, la jeune fille finit par dire à sa tante qu'elle a entendu des rumeurs sur Durmstrang... Et sa tante rit, très fort. Elle a été élève là-bas, elle aussi, mais elle est formelle : L'école n'a jamais enseigné la magie noire. Ange tombe de haut, est-ce qu'on lui aurait menti ? Ou est-ce que sa tante lui ment ? Elle ne le saura jamais.
En 1998, elle est admise à Beauxbâtons, l’école de sorcellerie française. A ce moment-là, Ange est une enfant plus souriante, mais encore assez distante et pas complètement sortie des idéologies dans lesquelles elle a grandi. Ce fut une des nombreuses raisons pour lesquels sa grande tante et ses pères adoptifs ont décidé de l’envoyer dans cette école où elle côtoierait des élèves de toutes les origines. Les premiers temps furent compliqués autant pour elle que pour ses camarades. Elle n’acceptait pas encore de copiner avec ceux qu’elle avait appelé des “sangs-de-bourbe” pendant des années et laissaient parfois échapper des insultes de pureté de sang quand elle était en colère. Mais malgré ce qu’on pouvait penser, elle essayait, parce qu’elle avait appris que les né-moldus étaient à respecter également.
Au fur et à mesure, alors qu’elle se montrait moins hostile et plus respectueuse, elle a commencé à se plaire en ces murs. Elle a développé un réel intérêt pour ces cours et ses longues connaissances amassées durant ses années d’embrigadement se révélèrent utiles à l’école. Ses connaissances sur la magie noire lui offra une base solide pour la Défense contre les Forces du Mal et pour ses cours d'Histoire de la Magie. Les longues heures de théorie sur l’histoire des grands mages noirs et de leurs “exploits” furent convertis en connaissances historiques précieuses. Elle appréciait également beaucoup la Métamorphose qui la fascinait. Elle commençait petit à petit à devenir un vrai rat de bibliothèque, arpentant toutes les allées de livres et emplissant les tables d’étude de ses trouvailles jusqu’au coucher.
A côté de ça, tout comme ses pères adoptifs avant elle, elle rejoignit une équipe de Quidditch de l’école en tant que batteuse. Elle était plutôt douée pour ce poste et il faut dire que frapper dans un cognard s’est révélé un excellent moyen de canaliser ses penchants colériques de Vélane.
Alors qu’une période de paix s’est installée depuis la mort de Lord Voldemort en 1998, la nouvelle tombe : Harry Potter est mort et les mages noirs se mettent en mouvement. Ces événements réveillent une fragilité en Ange qui est alors devenue une défenseuse de l’égalité des sorciers. Son passé et ses origines se réveillent en elle et elle ne peut pas s’empêcher de se demander où sont les Anglois actuellement et quel genre d’atrocité ils peuvent mener.
C’est à ce moment-là que sa volonté d’utiliser ses connaissances pour la bonne cause se renforce. Elle devient assistante du professeur de Défense contre les Forces du Mal et se plonge dans ses écrits sur les mages noirs et leur magie. Toutes ces connaissances autrefois vouées à détruire seront maintenant dédiées à sauver le plus grand nombre. Ses travaux sont salués par la critique et deviennent des matériaux d’apprentissage précieux en ces heures sombres.
Finalement, elle finit par décrocher le poste de professeure de Défense contre les Forces du Mal de Beauxbâtons alors que le ciel s’obscurcit et que l’avenir de l’établissement semble trouble. L’équipe professoral se met donc à organiser une possible fuite en demandant l’asile d’Obliviate. C’est comme ça qu’en 2012, quand l’école tombe, Ange se réfugie à Obliviate avec d’autres professeurs et des élèves les ayant suivis. Elle laisse derrière elle ses pères, sa grande tante et tout moyen de s’assurer qu’ils vont tous bien. C’est donc partagé entre la joie d’avoir sauvé ses élèves et l’inquiétude pour les siens qu’elle entre dans la bulle.
Après quelques temps pour s’acclimater à cette nouvelle vie et ce nouvel environnement, elle propose ses services à l’école. Elle a une expérience dans le professorat et des écrits très largement appréciés, c’est donc naturellement qu’on lui confie les cours d'Histoire de la Magie. Elle se créé un nouveau chez-soi dans ce refuge magique à l’abri des mages qu’elle étudie dans les livres et les articles.
Malheureusement, elle a cette sensation constante que ce qu'on propose aux élèves est insuffisant. Cette période sombre dans laquelle les mondes autant sorcier que moldu sont plongés appelle à de nouvelles méthodes. Elle en est convaincue. Ce n'est pas avec quelques Expelliarmus et un cours sur la révolte des gobelins que les choses vont changer. Les générations qu'Obliviate éduquent sont sûrement celles qui devront affronter le Mal en dehors de ces lieux.
Alors elle parle de son idée à la direction de l'école, utilisant la portée de ses écrits comme arguments et montrant les connaissances lacunaires que prodiguent les cours actuels. Elle veut absolument leur faire comprendre que ces cours sont adaptés à une période de paix, ce qui n'est pas le cas actuellement. Au début, son idée n'est pas vraiment appréciée, Obliviate est protégé et les enfants ont, pour la plupart, vécus des événements traumatisants dehors, leur donner ces cours risqueraient de les faire souffrir.
Cependant, Ange n'est pas du genre à laisser tomber, alors elle glisse dans ses cours à destination des plus âgés, quelques passages sur l'histoire de la magie noire. Son manège dure quelques semaines, le temps qu'elle prodigue suffisamment de connaissances aux élèves pour que son test soit viable. Elle est stoppée par l'administration qui a entendu des bruits de couloir sur une professeure qui parle aux élèves d'attentats de mages noirs. Clairement, elle a risqué son poste ce jour-là, mais elle savait que c'était pour le bien commun, alors elle se défend au mieux, proposant de demander l'avis des élèves à qui elle a enseigné ces connaissances. L'avis est unanime : les élèves se sentent plus confiants avec les quelques bribes d'informations que leur professeure leur a montré. Ils aimeraient pouvoir en apprendre plus
Malgré tout, Ange a mis en place ce programme sans autorisation au préalable, alors même que l'administration avait exprimé son refus d'apporter ces connaissances sur la question aux élèves. Elle est donc mise-à-pied en attendant que l'école prenne une décision. Pendant tout un mois, Ange n'enseigne plus et son assistant assure les cours à sa place. Alors pour ne pas bouillir de colère, elle se plonge dans l'élaboration d'un cours de Magie Noire, de connaissances qu'elle pourrait partager avec des élèves pour leur permettre de comprendre l'esprit d'un mage noir et son schéma d'action.
Au bout de ce mois, l'administration donne son verdict : ils autorisent l'enseignement des connaissances sur la Magie Noire, mais il s'agira un enseignement qui ne sera disponible qu'à partir de la 3e année en tant qu'option. Et naturellement, il ne peut s'agir que d'un enseignement théorique. Après plusieurs semaines de discussions avec l'équipe professorale et l'administration, Ange arrive enfin à faire valider un programme pour cette nouvelle matière.
La rentrée qui suit, elle est nommée en tant que nouvelle professeure de Magie Noire, laissant son ancien poste d'Histoire de la Magie, et commence à enseigner la complexité de l'univers de la Magie Noire à ses élèves.
Voilà maintenant plusieurs années qu'elle tient ce poste et son cours a su se faire sa place dans le décor. Elle a même reçu le statut de professeure référente de Pyxidis. Elle sait que ce qu'elle fait a un but, qu'elle aide, et c'est ce qui lui plaît.
ANECDOTES
Quand elle était élève à Beauxbâtons, elle a eu quelques amourettes avec des filles et des garçons, mais rien qui puisse réellement être qualifié d'amour.
Elle a commencé à considérer le couple qui l'a accueilli comme ses pères durant sa 4e année, quand elle a commencé à passer de ses idéologies puristes à une volonté d'égalité entre tous.
Elle s'est fait des ami.e.s quand elle a commencé à écouter et regarder les personnes qui l'entourent. Elle leur porte une grande affection et portait souvent la casquette de la figure maternelle durant les longues années loin de leurs familles.
De part son assiduité dans ses études, elle a eu la chance d'être préfète deux années consécutives durant sa scolarité.
Mélodie lui a été offerte par sa grande tante à son entrée à Beauxbâtons. Les débuts ont été compliqués, car Ange trouvait Mélodie trop fragile et Mélodie trouvait Ange trop ennuyeuse. Maintenant, elles sont inséparables et se complètent parfaitement.